Et un mois plus tard..

[Résumé rapide des événements en jeu avant de reprendre les textes]

Plus d'un mois s'était écoulé depuis mon évasion. Une quarantaine de jours, tous plus enrichissants les uns que les autres pour ainsi dire.

Cette femme qui m'a sauvée.. Cette Ombrya. En réalité, elle pensait suivre la trace d'une autre écaflip en s'infiltrant dans le laboratoire. Loin de moi l'idée d'en être vexée, c'était l'occasion idéale pour apprendre que je n'étais qu'un vulgaire clone reproduit à partir d'un peu d'ADN et d'énergie, avant d'être dite « modifiée ».

75% de mon corps est incrusté de puces techno-magiques.

Le travail parfait et parfaitement abouti entre l'Ordre et l'Institut Vonriff.

Mes griffes et mes crocs sont taillés dans un alliage à partir de nacre et d'aluminium et mon existence se réduirait à celle d'une arme au service de mes créateurs. Stabilisateurs, capteurs thermiques, ossature finement travaillée, cartes d'argent à impulsions électriques .. Une belle petite cyborg de compet' comme diraient ces scientifiques gras et répugnants qui ont probablement tous bavé sur mon corps avant d'y enfoncer des morceaux de métal et de vérifier la moindre de mes pensées.

Mirye .. c'est cette disciple d'Ecaflip qu'ils ont tué pour me créer. Je suis désolée pour elle, pour ses proches, pour ce sombre meurtre au nom de la science, du savoir et d'un pseudo devoir.

Quelques jours à traîner dans la Taverne d'Astrub m'ont permis comme prévu de rencontrer son père, ses proches, d'en apprendre plus sur l'Ordre et sur moi-même.. La vie s'assimile avec une facilité déconcertante et je remercie mes bases de données richement fournies. De quoi m'adapter superbement bien aux humains et à ce Monde.

Il n'y avait pas besoin de réaliser de grandes analyses pour songer à la suite des choses.

Trainer en taverne n'était pas une vocation pour moi, et je ne serai jamais une « amie » de ce groupe de personnes.

Pire, je suis une menace qui porte la marque de fabrique de ceux qui leur ont déjà trop pris par le passé, bien qu'ils ne semblent pas m'en vouloir à moi directement.

Je n'aurais jamais dû sortir de mon caisson de refroidissement avant le jour J et la fin de mes mises à jour. Suivre cette fille et finir seule à errer dans les rues à me torturer l'esprit et à rencontrer une multitude de soucis techniques liés à ma vie de sauvageonne émancipée.. J'en ai même attrapé un virus au niveau de mes yeux.

Crier à la liberté ? M'improviser un nouvel objectif et dénicher des hackeurs sur le marché noir pour procéder moi-même à mes maintenances ? Je n'y voyais qu'un pâle intérêt surchargé en notions futiles. Aucun challenge. Liberté, autonomie.. Oui d'accord splendide mais certainement pas au dépend de mon véritable rôle. Je dois en savoir plus sur mon existence et comprendre à quoi sert ma venue.

Lancer une simulation de routine humain et vaquer librement à ne rien foutre, j'ai bien peur de développer des idées suicidaires. L'inaction et les bavardages ne me collent pas au pelage.

Mais.. retourner docilement à mes maîtres n'était pas envisageable non plus, j'avais passé trop de jours à agir et penser par moi-même pour finir en cyborg domestiquée.

La logique était simple..

Je devais donc réintégrer les rangs avec le pouvoir et le grade adéquats à mes nouvelles ambitions...